- PARCS DE LOISIRS
- PARCS DE LOISIRSPARCS DE LOISIRSLa libération progressive de l’homme à l’égard des contraintes de travail a induit des équipements de loisirs en nombre croissant. Dans les pays anglo-saxons, scandinaves, voire germanophones, les loisirs de fin de semaine ou de fin de journée ont atténué très tôt la rupture plus prononcée ailleurs entre le temps de vacances et le temps de travail. À ce titre, ces pays connaissent depuis assez longtemps les parcs de loisirs. En Europe, le plus ancien parc d’attractions est le Tivoli de Copenhague, inauguré le 15 août 1843. Cette réalisation est devenue le symbole mondial des parcs périurbains, d’autant plus que le succès persiste. Elle comporte une grande variété d’attractions qui, quoique parfois démodées, conservent leur charme; à celles-ci se joignent de nombreux restaurants et brasseries, des théâtres, des kiosques et des maisonnettes de pantomime.C’est toutefois en Amérique du Nord que se sont surtout développés les amusement parks : dès 1887 fut ouvert le Coney Island. La génération actuelle des parcs récréatifs a cependant été suscitée vers les années 1960 par la création de Disneyland (1955) à Anaheim, près de Los Angeles. Au fil des années, la réalisation mère s’est entourée d’un sea world , des parcs de Magic Mountains et Knotts Berry Farm, de plusieurs grands musées de cire, de l’Universal Studio, de l’ancien paquebot transatlantique Queen Elizabeth , etc.Le second ensemble américain est localisé en Floride, dans la région d’Orlando. Ouvert en 1971, il a connu un processus de développement analogue à celui d’Anaheim: autour de Disneyworld, puis d’Epcot, se sont façonnés les parcs de Cypres Garden, Bush Garden, Dark Continent; un sea world complète la gamme des attractions qui accueillent quelque 28 millions de visiteurs par an. Tokyo Disneyland (1983) draine plus de 16 millions de visiteurs, et l’industrie des parcs de loisirs-parc à thèmes a pris au Japon une ampleur considérable. En Europe, les fréquentations sont plus modestes: 2 millions pour Alton Tower (Royaume-Uni), 1,3 million pour Gardaland (Italie), un peu moins pour Astérix (France), etc.La proximité urbaine et un accès routier aisé constituent des atouts certains. Des régions telles que la Californie ou la Floride drainent en plus une vaste clientèle touristique vers ces équipements récréatifs. L’attractivité doit être impérativement soutenue par la création et le renouvellement constants de loisirs inédits. Des études portant sur les implantations américaines ont distingué quatre types de clientèle en fonction des origines géographiques de celle-ci: le marché résidentiel proche se fonde sur l’isochrone d’une heure et demie et fournit de 20 à 45 p. 100 de la clientèle selon la densité des accès routiers; le marché résidentiel intermédiaire relève de l’isochrone de deux heures et fournit de 10 à 15 p. 100 de la clientèle; le marché résidentiel éloigné s’appuie sur l’isochrone de trois heures et concerne de 3 à 10 p. 100 de la clientèle; le marché touristique apporte de 20 à 35 p. 100 de la clientèle.L’importance de l’offre est telle qu’il n’est pas possible de profiter de la totalité des activités en une seule journée. Les animateurs de parcs insistent sur la participation des hôtes et déconseillent la simple promenade dans un décor original.La superficie joue également un rôle déterminant dans l’originalité des parcs de loisirs. Disneyworld-Epcot occupe 10 960 hectares; son terrain a été acheté 5 millions de dollars en 1965; il a exigé jusqu’en 1982 un investissement total de 1,5 milliard de dollars, dont 800 millions pour Epcot et 700 millions pour Disneyworld. Avec un chiffre d’affaires de 700 millions de dollars environ par an, l’institution a induit 130 000 emplois directs ou indirects dans les dix ans qui ont suivi son ouverture, suscitant la création de 40 000 appartements ou maisons d’habitation, ainsi qu’une augmentation de la population locale de l’ordre de 130 000 personnes. Le parc de loisirs participe donc intégralement au déploiement économique. Il facilite la création d’activités à technologie élaborée, voire de parcs technologiques et culturels étroitement articulés avec l’ensemble du complexe. Par là même, il vise à se situer à proximité de grands carrefours de communication pour faciliter à la fois l’arrivée des cadres à haute compétence et des visiteurs ou des hommes d’affaires qui savent associer occupations professionnelles et loisirs de relaxation.En France, l’effort de rattrapage a été considérable au cours des années 1980, mais ne s’est pas toujours exercé avec une suffisante rationalité économique (fréquentation surévaluée, équipements rudimentaires, etc.) et a par ailleurs, comme généralement en Europe, durement souffert de la récession au début des années 1990: Mirapolis (Cergy-Pontoise), Le Nouveau Monde des Schtroumpfs (près de Metz), Zygofolies (Nice) ou la Toison d’or (Dijon) en ont été les victimes, contraintes au changement de main ou à la fermeture pure et simple. Quant au géant Euro Disneyland, rebaptisé Disneyland Paris (Marne-la-Vallée), dont la réalisation aura constitué, avec la partie nationale de l’ouvrage du tunnel sous la Manche, un des plus gros chantiers entrepris sur le sol français, c’est peu dire que les premiers exercices qui ont suivi son ouverture, en avril 1992, n’ont pas répondu aux attentes: seulement 17 millions de visiteurs en deux années d’exploitation et, surtout, un taux d’occupation du complexe hôtelier très insuffisant; or c’est lui, précisément, qui rentabilise ce type de parcs, comme on le voit aux États-Unis.
Encyclopédie Universelle. 2012.